Cimetière

Cimetière

Le premier document des archives paroissiales parlant du cimetière est le procès verbal de la visite pastorale effectuée par Monseigneur le Franc de Pompignan, évêque du Puy, le 2 juillet 1763. La visite du cimetière se situe immédiatement après l’inspection du tabernacle et de l’autel principal, avant le contrôle des nombreux autres points à l’intérieur de l’église et de la sacristie, ce qui permet d’imaginer qu’il était situé dans la proximité immédiate de l’église, à sa porte. Il possédait deux entrées régulières : une grille et un escalier. Ce dernier détail suggère que certaines parties étaient surélevées par rapport à la rue. Et de fait, en 1839, une réunion du Conseil Municipal, après le transfert de ce cimetière, signale l’urgence de réparations à effectuer au mur du midi de l’église (le long de la route actuelle) ainsi qu’à la voûte de la chapelle qu’il porte (Sacré Cœur actuel) à la suite du déchaussement de près de 2 mètres causé par l’enlèvement du mur et du terrain du cimetière…

L’évêque constate également que dans la paroisse on n’organise ni foires, ni marchés, ni danses, ni réjouissances villageoises dans le cimetière !

Un deuxième document paroissial, du 18 août 1783 :

Le curé André Bayle et les deux principaux marguilliers de la paroisse, Marcellin Vacher et Pierre Gourgaud convoquent un maçon et un menuisier pour établir un devis des réparations nécessaires au clocher et au mur du cimetière dont 6 toises sont à reconstruire (une toise = 1 m 94). On projette également d’établir une communication directe entre le clocher et le cimetière sans passer par l’église, soit au midi, soit à l’Ouest. Le cimetière s’étendait donc sur la place de l’église et peut-être sur notre rue du châtaignier (?)

La délibération du conseil municipal du 16/08/1808

En 1804 paraît une loi sur le transfert des cimetières. Un arrêté du Sous-Préfet du 30/07/1808 provoque la convocation urgente du conseil municipal par le maire. On constate que le cimetière au milieu du bourg deviendra rapidement un danger pour la santé de la population. Il est trop exigu. On pourrait soit (1) l’implanter dans un communal soit (2) acheter un terrain plus approprié grâce à la vente de plusieurs communaux. Au nord ouest de l’église existe une petite parcelle de ce cimetière, désaffectée depuis 60 ans, dont la vente allègerait un peu les frais du transfert. Pour diverses raisons, les propositions (1) et (2) sont rejetées ; le transfert est reporté jusqu’en 1810 à cause des lourdes charges entraînées par la réfection des chemins vicinaux. On prévoit cependant son installation dans un communal dénommé « le cimetière neuf » où existait à une époque lointaine un cimetière où l’on enterrait les corps des pestiférés. (La peste a fait sa première apparition en Velay en 1348).

Conseil municipal du 25/05/1810

On déplore que l’imposition de 400 livres pour le transfert du cimetière n’ait pu être réalisée à cause du fléau de la grêle qui a détruit les récoltes… A la charge de plus en plus lourde de la réparation des routes s’ajoute une nouvelle imposition pour le salaire d’un garde champêtre et son logement… En 1813, un vicaire est prévu, il doit recevoir un traitement et un logement… Les années passent et le statu quo demeure.

Juillet 1819

Sur intervention du maire la question est à nouveau discutée. Le cimetière est trop exigu pour une population de 1 400 habitants : on enterre jusque devant la porte de l’église ! Les conseillers rétorquent que les transferts n’ont eu lieu dans aucune paroisse voisine, qu’il ne faut pas choquer les préjugés du vulgaire par un transfert. Le maire outré accuse les conseillers de pusillanimité ; il avait à faire valoir ses motifs devant qui de droit.

Septembre 1819

Le Maire intervint certainement auprès des autorités supérieures : une lettre du sous-préfet, un rapport d’un médecin-commissaire furent à l’origine de la convocation du conseil pour régler le transfert du cimetière dangereux pour les maisons voisines auxquelles il est adossé, dégageant par temps chaud de l’air pestiféré… Dans une touchante unanimité le conseil est d’avis de transférer le cimetière dans les plus brefs délais et pour cela d’acquérir un terrain qui remplisse par son site et son étendue toutes les conditions de la loi de 1804.

23 octobre 1819

Le maire offre un terrain dans sa propriété appelée « Terre de Ferré » bordant le chemin de Saint-Romain au hameau de Rullière ; il s’y réserve un emplacement de 10 m² pour une sépulture familiale pour lequel il déduira 200 francs sur les 400 du prix de vente. On s’active pour établir un nouveau devis qui s’élèvera à 1 000 francs… Il n’existait pas encore de concessions, l’emplacement demandé par le maire était une exception/

21 mai 1820

Le Maire faisait observer qu’il existait près du terrain qu’il avait offert un communal qui remplissait davantage les conditions voulues par la loi et qui était plus abrité et plus abordable en hiver ; il avait servi autrefois au temps de la peste, c’était le « cimetière neuf ». Il était borné au nord et à l’est par le chemin (de 1820) de St Romain à Dunières, au sud par le surplus de la même parcelle, à l’ouest par chemin de St Romain au hameau de Rullière. Le maire maintenait son offre de 200 francs pour un emplacement de 10 m². En choisissant le « cimetière neuf » le commune économisait presque 400 francs aux dires du maire.

25 novembre 1832

Le transfert n’est pas encore réalisé mais la situation ne pouvait plus durer. Le cimetière adossé à l’église, au presbytère de cette époque, à certaines maisons exhalait une odeur insupportable en été. Il était trop petit pour une population estimée à 1 500 âmes. Monsieur Decellière était d’accord pour vendre 1 000 m² d’une de ses propriétés. A cause de l’étendue du nouveau cimetière, on pourra vendre un certain nombre de concession (c’est nouveau) 1 m sur 2 au prix de 50 francs. L’acquéreur d’une concession devra faire une fondation pour les pauvres : 3 francs chaque année ou une donation unique de 60 francs. Ce cimetière sera établi avant la fin d’année 1833. Certaines concessions ont dû rapidement dépasser 2 m x 1 m.

1883

Les archives paroissiales signalent le construction de la chapelle de la famille du Peloux érigée à l’occasion de la mort de Madame Adèle Jullien vicomtesse du Peloux sur un terrain acheté à Monsieur Decellière : elle se trouvait donc à l’extérieur du cimetière de 1833 ; devant la façade de cette chapelle, à l’intérieur du cimetière, la famille possédait une concession entre celles des familles Gattet et Heyraud. 1886 (archives paroissiales) Monsieur le Curé fait tracer des allées et planter 15 arbres disposés en croix. (Il reste une souche d’un de ces arbres).

27 août 1900

Décision d’agrandir le cimetière dans le prolongement de la 1ère partie. Une porte d’entrée est prévue au sud est. Le terrain est acheté à Monsieur Decellière. Les travaux réalisés sous la surveillance d’une commission municipale sont réceptionnés le 27 juin 1903 et approuvés le 12 juillet. La chapelle se trouve englobée dans cette deuxième tranche du cimetière.

7 août 1943

Le prix des concessions est porté à 40 francs le m² pour 15 ans, 60 francs pour 30 ans et 150 francs pour une concession perpétuelle. (les anciens francs ont cours jusqu’en décembre 1958).

22 décembre 1954

Nouvel agrandissement du cimetière : 1340 m² achetés à Monsieur Décelière grâce à un emprunt de 2 000 000 (anciens francs) remboursable en 20 ans.

15 avril 1960

Le tarif des concession passe à 3.50 (nouveaux francs) le m² pour 15 ans, 7 (nouveaux francs) pour 30 ans, 20 (nouveaux francs) pour une concession perpétuelle.

6 février 1966

7 (nouveaux francs) le m² pour 15 ans, 14 (nouveaux francs) pour 30 ans, 40 (nouveaux francs) pour une concession perpétuelle.

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